Après plus de trois ans de travaux, le musée danois a rouvert ses portes avec une nouvelle extension abritant ses œuvres impressionnistes. L’occasion de décrypter une institution emblématique pour ses collections française et nordique et son architecture.
En 1918, Wilhelm Hansen (1868-1936), directeur de la Hafnia Insurance Company et féru d’art, déménage avec son épouse Henny et leur fils Knud à Charlottenlund, à dix kilomètres au nord de Copenhague. Il s’installe dans un manoir néoclassique bourgeois, typique de l’époque, qu’il a fait construire par l’architecte en vogue Gotfred Tvede (1863-1947). Implantée au cœur du parc forestier de Jægersborg Dyrehaven, cette maison de maître sur deux étages, aux nombreuses fenêtres filtrant la lumière naturelle et au splendide jardin d’hiver, s’avère vite trop petite pour y loger ses tableaux. Une galerie attenante est construite dans la foulée par Tvede pour héberger ce fonds privé, ouvert une fois par semaine au public. «Dès leur arrivée, Wilhelm Hansen et sa femme ont souhaité partager leur collection avec le plus grand nombre au sein de leur demeure», explique Anne-Birgitte Fonsmark, directrice des lieux. Malgré quelques soubresauts, celle-ci s’étoffe au fil du temps. En 1936, Hansen meurt : il laisse derrière lui quelque cent cinquante œuvres françaises du XIX e et du début du XX e siècle, ainsi qu’une belle collection de peintures danoises de la même période, constituant un ensemble que sa veuve léguera avec le manoir, en 1951, à l’État. En 1953, Ordrupgaard devient officiellement musée national. Une nouvelle expérience de l’espace, signée Zaha Hadid Au cours du XX e siècle, l’établissement doit gagner en espace afin d’accueillir des expositions temporaires exigeantes. «Avant 2005, poursuit…
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