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Cécile Colonna et Morgan Belzic, l’histoire de l’art face au trafic

Publié le , par Sarah Hugounenq

Le Festival de l’histoire de l’art aborde un sujet délicat : le trafic des antiquités au Moyen-Orient et en Europe. Cécile Colonna et Morgan Belzic, membres de l’INHA, nous expliquent ce que les historiens de l’art peuvent apporter à cette problématique.

Divinité funéraire de Cyrénaïque en marbre d’époque hellénistique, photographiée... Cécile Colonna et Morgan Belzic, l’histoire de l’art face au trafic
Divinité funéraire de Cyrénaïque en marbre d’époque hellénistique, photographiée en mars 2015 sur le site de la nécropole orientale de Cyrène, dans un quartier en voie d’urbanisation. La sculpture est attachée et altérée par les câbles permettant aux pilleurs d’extraire et de traîner la sculpture à l’arrière d’un véhicule avant de la proposer à la vente.
© Morgan Belzic
Pourquoi le Festival de l’histoire de l’art, tourné vers la valorisation de la recherche, s’intéresse-t-il à un sujet aussi politique, financier et militaire que le trafic des antiquités ? Cécile Colonna : L’idée émanait d’Annick Lemoine, la directrice scientifique de la manifestation. En 2016, le festival avait déjà abordé la question en programmant une conférence sur les destructions de Palmyre, en Syrie, suite aux exactions de Daech. Le lien avec l’histoire de l’art est tangible : tandis que la discipline s’attache à étudier, conserver et mettre en valeur le patrimoine, le pillage empêche ces missions. M.B. : Avec la démocratisation du marché de l’art, chacun est susceptible de devenir collectionneur et donc d’être confronté à des objets à la provenance illicite dont l’acquisition alimente – malgré soi – un trafic. Il y a aussi le cas des achats touristiques de bonne foi d’objets anciens qui peuvent aussi être issus de pillages. Il faut sensibiliser le grand public à ces questions dont n’a filtré ces derniers temps que l’enjeu du financement du terrorisme. Or, le trafic des antiquités est un problème bien plus ancien et plus large. Il faut remettre ce phénomène en contexte.…
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