Restées jusqu’alors entre les mains de la famille, les archives de l’historien entrent à l’INHA. Plus qu’un éclairage sur une pensée pionnière en histoire de l’art, l’ensemble témoigne d’un esprit multiforme à l’engagement politique précoce.
Patriarche de l’histoire de l’art, professeur, homme de musée, théoricien mais aussi acteur de la diplomatie française en exil aux États-Unis, Henri Focillon (1881-1943) entre à l’Institut national d’histoire de l’art. Grâce au soutien du Fonds du patrimoine du ministère de la Culture, la bibliothèque de l’INHA s’est enrichie des archives de l’auteur de textes majeurs de La Vie des formes (1934) à L’Éloge de la main (1939). L’acquisition auprès de son descendant de cette dizaine de milliers de documents est le fruit d’un long aboutissement. Le périple de ces documents n’a en effet rien de la vie rangée d’un homme de lettres, normalien et agrégé. Par suite de la déchéance de ses titres universitaires et académiques en 1942, ce personnage emblématique de l’Université de Lyon, alors exilé aux États-Unis où il décédera l’année suivante, vit ses dossiers confisqués par le régime de Vichy. Après-guerre, sa veuve Marguerite Castell-Focillon a œuvré à la reconstitution de ce fonds pléthorique dispersé entre le Massachussetts, Paris et sa maison de campagne de Maranville. À cet effet, elle obtiendra restitution des documents saisis.
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