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L’affaire Louis-Antoine Prat embarrasse le Louvre

Publié le , par Vincent Noce

Ce feuilleton, mettant en cause Louis-Antoine Prat, président des Amis du Louvre, divise le monde de l‘art.

Claude Gelée, dit Claude Lorrain, Étude de paysage (30 x 39,5 cm, plume et encre... L’affaire Louis-Antoine Prat embarrasse le Louvre
Claude Gelée, dit Claude Lorrain, Étude de paysage (30 39,5 cm, plume et encre brune, lavis, traces de fusain (manques dus à un dégât des eaux), «attribuée à l’artiste» par la maison Dorotheum. Vendue le 4 avril 2023 pour 156 000€ par les descendants de Margarethe Wittgenstein-Stonborough, dont Klimt fit un portrait en 1905.
© DOROTHEUM
Louis-Antoine Prat préside, depuis 2016, la Société des amis du Louvre. Ayant longtemps travaillé au département des arts graphiques du musée, il est un collectionneur important du dessin français, sur lequel il a rédigé des ouvrages de référence. Il est aussi, paradoxalement, le premier à avoir relancé les polémiques qui l’entourent désormais. Chapitre 1 Le 14 juillet dernier, un billet de la Gazette s’interrogeait sur une série d’acquisitions du Louvre pour des sommes encore jamais atteintes, dont celle d’un dessin de Victor Hugo, financée par les Amis du musée, «sur l’insistance de son président Louis-Antoine Prat». Le prix  : 2,85  M€, six fois le record pour un dessin de l’écrivain. La Gazette révélait qu’il avait été acquis en 2017 par un «amateur passionné» pour 1,5  M€, par le biais du galeriste Hubert Duchemin. Installé à Bruxelles, s’étant vu refuser le certificat d’exportation, ce collectionneur dut le revendre au Louvre. Louis-Antoine Prat convainquit les Amis du musée de l’acquérir en puisant dans les ressources d’un legs. Le 12 octobre, la Gazette a publié une réponse de ce dernier, disant sa fierté d’avoir «sauvé pour le patrimoine national cette œuvre sans égale». Reconnaissant l’importance du prix, il déplorait «l’esprit de lucre et de spéculation qui peut alimenter certains». Dans  Grande Galerie , journal du Louvre, il reprit l’argument sur les «mésaventures» survenues à une pièce majeure «devenue le jouet d’une opération commerciale et spéculative», qu’il fallait éviter de voir «tomber en des mains impies». Piqué au vif, le collectionneur visé, Pierre Morin, un mécène des musées qui a toujours cultivé la discrétion, a présenté une autre version.…
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