Bibliothèque du château de Barante
La dispersion de ce fonds, longtemps considéré comme le plus important de France en mains privées, se poursuivra durant trois jours.

Estimation : 20 000/25 000 €
Après une première vente, le samedi 25 mars 2017, qui a totalisé près d’un million d’euros pour 338 lots, la seconde dispersion se tiendra les 23, 24 et 25 mars prochain. Les thèmes abordés ? L’Auvergne, les livres anciens et modernes, mais aussi les manuscrits, Napoléon, la Russie, les sciences et bien sûr la famille des barons de Barante et leurs amis, souvent proches du pouvoir et des milieux artistiques. Constituée depuis le XVIIe siècle, cette bibliothèque a été particulièrement enrichie au siècle des Lumières par Claude-Ignace de Barante (1745-1814), qui collecte alors un grand nombre d’ouvrages d’histoire naturelle, de voyages ou encore de littérature. Mentionnons par exemple l’édition originale de la traduction latine de Ad Nicomachum filium, de moribus, quae Ethica nominantur d’Aristote, imprimée à Paris en 1562 par Thomas Richard (1 000/1 200 €). S’il fut emprisonné durant la Révolution, le baron s’intéressa à cette période, comme en témoigne un rare ensemble complet du Journal de Paris en 36 volumes, de juillet 1779 à septembre 1801, attendu à 2 000/3 000 €. Sous l’Empire, il devient préfet de Genève, et fréquente le groupe de Coppet ou encore Madame de Staël. Son fils, Prosper de Barante (1782-1866), homme de lettres, politicien et diplomate, suivra l’exemple paternel. Fréquentant les salons littéraires, proche de Benjamin Constant, de Germaine de Staël lui aussi et de Madame Récamier, il donne sa préférence aux ouvrages de littérature étrangère, comme les Mémoires du comte Orloff, dont un exemplaire de l’édition originale, de 1819-1821 et dédiée à l’empereur Alexandre Ier, est prisé 500/600 €. Présentés le 24 mars, les nombreux lots de documents manuscrits des membres de la famille ont également de quoi attirer l’attention. Parmi eux, un ensemble de plus de 4 700 lettres autographes de Prosper de Barante adressées à ses proches, où il évoque notamment Madame de Staël (10 000/15 000 €). Claude de Barante avait également acquis le fonds de son ami Auguste Laugel, secrétaire et confident d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale : la correspondance de Laugel entre 1862 et 1916 est annoncée à 20 000/25 000 €, tandis que le testament olographe du duc, par lequel il annonce ses intentions concernant le domaine de Chantilly et ses collections, sera à vous contre 6 000/8 000 €.