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Yaëlle Biro, les marchands ont marqué les canons d'art africain

Publié le , par Carole Blumenfeld

Dans le cadre de nos articles consacrés au retour des œuvres africaines sur le continent, Yaëlle Biro, conservatrice au Metropolitan Museum, nous présente ses recherches sur les débuts du marché de l’art africain à Paris, sujet de son livre paru en 2018.

Yaëlle Biro Yaëlle Biro, les marchands ont marqué les canons d'art africain
Yaëlle Biro
© PHOTO Antoine Tempé
Les années 1930 sont généralement considérées comme la période inaugurale du marché des arts de l’Afrique, le début du siècle étant alors décrit comme celui de la «découverte» par les artistes. Yaëlle Biro, du Metropolitan Museum of Art de New York, démontre au contraire l’existence d’un marché actif et fondateur au tournant du XX e  siècle. Selon vous, les premiers marchands d’art africain sont les initiateurs d’un jugement esthétique qui prévaut aujourd’hui encore. Les marchands d’art jouèrent un rôle pionnier dans la popularisation et la cristallisation d’un nouveau regard sur les objets africains en tant qu’œuvres d’art, en assurant leur définition, leur promotion et leur circulation en Europe et aux États-Unis. Les œuvres qu’ils présentèrent n’étaient pas les premières provenant d’Afrique à intégrer les collections françaises. Certaines entrèrent dans les collections princières dès le XVI e  siècle et, à partir de 1880, le musée d’Ethnographie du Trocadéro présenta des objets d’Afrique dans un contexte spécifique, lié aux ambitions impérialistes françaises. De nombreuses analyses ont démontré le rôle des artistes et des critiques d’art au début du XX e  siècle dans le développement d’une appréciation esthétique des œuvres, indépendamment de leur intérêt ethnographique. La place des marchands dans ce processus est moins bien…
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