Une collection, de l’argenterie savoisienne aux senteurs du XVIIIe

Savoisiens. Tel était le nom des habitants de l’historique pays des comtes de la maison de Savoie, et celui de ceux qui se revendiquent encore indépendantistes. Sans aller jusque-là, M.  et Mme  S. ont voué leur vie durant une passion pour leur région d’origine. Tous deux, nés dans les montagnes, partageaient le « goût des choses anciennes », selon leurs propres mots. Curieux et érudits, ils créèrent au fil des années un riche et confortable intérieur, constituant petit à petit, de coups de foudre en coups de cœur, une collection d’orfèvrerie. Pour eux, cette quête de l’objet était inséparable des nombreux échanges avec les connaisseurs et professionnels. « Des rues pavées abritant antiquaires et musées motivèrent durant de nombreuses années leurs pérégrinations communes entre Chambéry, Annecy et Paris », explique la commissaire-priseure Sandrine Dupont, dont l’hôtel des ventes de Morlaix est devenu un lieu incontournable pour tous les passionnés d’orfèvrerie. La toute première pièce de cet ensemble, acquise en 1958, est une verseuse tripode en argent exécutée en 1787 à Paris par le maître René Pierre Ferrier, au bec verseur couvert cannelé et au couvercle bombé à charnières et appui-pouce surmonté d’un bouton mouluré, dont on attend 500/700  €. Mais les acquisitions suivantes se tourneront plus largement vers les créations savoyardes, dont vingt-quatre sont aujourd’hui à ce sommaire. Les plus belles ont été présentées à l’exposition référence « Orfèvrerie en Savoie », à Chambéry…