Les musées Paul-Dupuy et Fabre et le château de Fontainebleau ont fait leur miel dans cet ensemble d’époque et de qualité.
Les contenus des hôtels particuliers de l’avenue Foch se suivent mais ne se ressemblent pas ! Celui-ci, dont la presse a révélé le nom de l’ancien propriétaire, Teodorín Obiang, traversait en effet cent ans de la plus belle création française, des derniers feux de l’époque Louis XIV aux grandes heures du court, mais ô combien prometteur, Consulat (voir l'article Une collection qui donne une certaine vision du XVIIIe siècle… de la Gazette n° 1, page 11). Puisqu’il est question d’heures, il est juste d’ouvrir avec le lot le plus convoité de la dispersion, cette pendule aux quatre muses, en marbre blanc et métal émaillé polychrome, sur socle en placage de malachite. Cet objet des années 1798-1800, associant le travail du sculpteur Jacques-Philippe Le Sueur à celui de l’horloger du Roi Le Paute – dit également «Lepaute» –, avait l’heur de plaire au musée des Arts précieux Paul-Dupuy de Toulouse, qui célébrait dignement sa réouverture en emportant ce morceau de choix à 194 275 €. Il étoffait ainsi un département réputé pour être l’un des plus pointus en matière d’horlogerie ancienne. Leurs marques d’inventaire, déposées à l’encre, permettaient de retracer précisément la localisation d’une paire de fauteuils à Fontainebleau (voir l'article Jacob Frères rue Meslée pour Fontainebleau de la Gazette n° 2, page 76). C’est donc en toute logique que le château a agi par la voie de la préemption, et à 28 570 €, pour acquérir ces deux exemplaires en acajou de l’élégant modèle «à l’étrusque» réalisé par Jacob Frères rue Meslée. Le musée Fabre, institution régulièrement en veille, repartait de la même manière avec une toile du Montpelliérain Jean Raoux (1677-1724), La Toilette avant le bal (98,7 x 138,5 cm), adjugée 18 285 €. La Gazette avait consacré son premier Événement de l’année à cet ensemble, qui se concluait sur le produit total de 1,781 M€ et voyait de belles enchères récompenser le mobilier, aussi bien d’époque que de style. Ainsi une commode (89 x 145 x 53,5 cm) de style Régence dans le goût de Charles Cressent se hissait-elle à 183 990 €, tandis qu’une paire de cabinets en placage d’ébène enrichi de pierres dures, exécutée dans le goût d’Adam Weisweiler, était emportée à 97 140 €. 177 130 € se reflétaient par ailleurs dans l’émail bleu d’une garniture de trois vases en porcelaine, d’époque Kangxi (1662-1722), assortis de montures en bronze doré postérieures (h. 42,5, 44,5 et 45 cm). Quant à cette commode en sarcophage, reproduisant le fameux modèle livré en 1708 par Boulle pour la chambre à coucher de Louis XIV au Grand Trianon (voir l'article Quand Blake, un ébéniste anglais, imite Boulle de la couverture de la Gazette n° 1), c’est à 142 850 € qu’elle changeait d’intérieur.