Le collectionneur d’art et de design venait de nous accorder une interview sur sa passion des chaises, dont une partie est exposée à Lausanne. Sa disparition brutale, le 24 janvier, l’a douloureusement placée sous une autre actualité.
Après votre grand père Josef Mueller et vos parents, Jean Paul et Monique Barbier-Mueller, vous représentez la troisième génération de collectionneurs dans la famille. La collectionnite est-elle génétique ? Ce n’est certainement pas un hasard. Il était naturel pour moi de vivre entouré de choses… C’est la différence avec la fréquentation des musées, sans vouloir établir de hiérarchie entre les deux : le musée est un temps que l’on dédie à voir et à comprendre les choses, tandis que chez nous, c’était une immersion. Quel a été votre premier coup de cœur ? À 20 ans, j’ai visité le Centre d’art contemporain de Genève , qui était dirigé par Adelina von Fürstenberg. C’était au début des années 1980, en plein essor des Nouveaux Fauves, avec Baselitz , Kiefer , Penck, Middendorf… Une aquarelle de Penck m’ayant beaucoup plu, je l’ai négociée par l’intermédiaire de la mère d’un ami, qui était au comité du Centre. Avec le recul, ça a été le signe tangible de mon goût pour les œuvres sur papier, et l’aquarelle en particulier. Mais collectionner n’était pas conscient : je trouvais même que c’était un peu envahissant et coûteux. Pourquoi les chaises ? Pendant cinq-dix ans, j’ai…
com.dsi.gazette.Article : 42009
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