Fidèle à la dimension rituelle et symbolique de sa culture, cet artiste coréen mène depuis quarante ans un travail ancré dans les pratiques contemporaines. Visite de son atelier parisien, en avant-première de son exposition à la Fondation Maeght.
Pour Lee Bae (prononcez «li-bé»), le noir est une couleur. Profonde, vibrante, qui aspire la lumière comme un trou noir. «Le charbon de bois, avec lequel je travaille depuis toujours, absorbe la lumière. Mon travail n’a rien à voir avec celui de Pierre Soulages, dont les peintures “outrenoires” la réfléchissent». Depuis ses débuts en 1982, l’artiste cherche à capter cette obscure clarté, en s’exerçant chaque jour à dessiner des formes à l’encre de Chine sur du papier, dont certaines donneront naissance à des peintures. Une pile de dessins repose sur une table, au milieu de grandes toiles blanches balafrées de noir, accrochées au mur, sur des chevalets ou installées à plat sur des tréteaux. Dans un angle, des châssis et des pinceaux de toutes tailles sont impeccablement rangés près d’une coupelle de poudre de charbon de bois, et de pots de médium acrylique d’un blanc laiteux. Installé depuis vingt ans dans cet atelier-appartement lumineux, au dernier étage d’un immeuble moderne du quai de la Loire à Paris, l’artiste, né en 1956 dans le district de Cheongdo (en Corée du Sud), prépare une grande exposition personnelle à la Fondation Maeght pour le printemps.…
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