Du marchand d’art, Léonce Rosenberg, la postérité n’a retenu que les méfaits alors qu’elle encense Paul, son cadet. Une exposition et la parution d’une thèse exemplaire sur ce promoteur du cubisme redorent son blason.
Paul Rosenberg ? Non, Léonce. Son frère aîné. Celui qui n’a pas fait fortune… Si tous deux se sont occupés de peinture, Paul est, certes, le plus célèbre grâce à la notoriété de sa petite-fille, la journaliste Anne Sinclair. Aujourd’hui, c’est Léonce Rosenberg qui est à l’honneur alors qu’un jeune historien de l’art italien publie sa thèse de doctorat sur ce marchand. Giovanni Casini est bien décidé à le réhabiliter et à démontrer le rôle clé qu’il joua dans la défense du cubisme. L’auteur nous livre, par là même, quelques informations sur la vie privée de ce personnage méconnu, qui n’a inspiré aucune biographie. Léonce, né en 1879, se forme au commerce international à la Bourse de Paris, auprès d’un importateur imposant, Louis-Dreyfus, puis en stage à Londres et Anvers. De retour en France, il rejoint son père Alexandre Rosenberg, dont la galerie, établie au 38, avenue de l’Opéra, présente des impressionnistes. Lorsque ce dernier cesse son activité, Léonce et son cadet Paul, héritiers de l’affaire, s’associent. Pas longtemps. En 1910, Léonce s’installe comme antiquaire en chambre au 19, rue de La Baume et choisit «Haute époque» pour raison sociale. Il y propose des miniatures persanes, des porcelaines chinoises, des émaux limousins, des tableaux primitifs. Éclectique pour le moins.
Francis Picabia…
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