La galerie L’Arc en Seine a fermé en toute discrétion, mettant un terme à trente-sept années dédiées par Christian Boutonnet et Rafaël Ortiz aux créateurs des années vingt et trente.
Il y a un peu plus d’un an, le 30 avril 2021 exactement, Rafaël Ortiz tirait pour la dernière fois la porte de sa galerie, L’Arc en Seine, qu’il avait ouverte avec Christian Boutonnet en 1984. Sans bruit s’éteignait l’une des plus passionnantes aventures du marché des premières décennies du XX e siècle. «Je n’ai pas voulu faire de publicité», confie-t-il. Il a seulement publié à cette occasion un ouvrage racontant ce qui aurait pu s’intituler «une si belle passion française», énumérant les plus beaux meubles passés par la galerie. «Je n’ai pas souhaité mettre cette publication en vente, elle a été offerte gracieusement à nos principaux clients, à des collectionneurs et des amis, comme un hommage à Christian et à une quarantaine d’années de travail en commun.» C’est la disparition de son compagnon de vie et d’aventure, un an plus tôt, le 7 avril 2020, à l’âge de 72 ans, qui l’a convaincu de signer cette sortie tout en discrétion. Avec ses lunettes sur le bout du nez, son humour et son air volontiers ironique, une casquette crânement posée sur une tête dégarnie, Christian Boutonnet était un personnage solaire de ce milieu assez âpre, dit de l’art déco. «C’était…
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