Une série de toiles signées par Émile Bernard, Maurice Denis ou encore Richard Edward Miller illuminaient cette vente bretonne par leurs excellents résultats.
C’est un Méridional qui décrochait la palme lors de cette session : Henri Martin, auteur d’un vibrant Port de Collioure qui n’attirait pas moins de 131 760 €. De 1923 à 1939, l’artiste d’origine toulousaine séjournera régulièrement dans le port roussillonnais et finira par y acquérir une maison. Ce tableau à l’historique impeccable avait été acquis dans les années 1930 par la famille de ses derniers propriétaires. Avec 126 880 €, un Américain amoureux de la France prenait la deuxième place : Richard Edward Miller. Installé à Paris en 1898, il élabore un art inspiré par l’impressionnisme, fréquentant assidûment le cercle des artistes de Giverny. Avant de rentrer aux États-Unis, et d’y devenir le chroniqueur intimiste des vies féminines, comme dans notre Jeune femme au collier. Autre chantre de la femme, Henri Le Sidaner laisse nombre de scènes où elle joue le rôle principal, dans une atmosphère symboliste, à l’image de la toile Marguerite Bouchet en barque, crépuscule, Montreuil-Bellay 1896, qui attirait 76 860 € – l’œuvre est bien répertoriée, par exemple dans l’ouvrage de Yann Farinaux, Le Sidaner (Éditions Sauret, 1989). Mais cette vacation brestoise n’aurait pas été complète sans une ascétique Nature morte aux tomates et oignons d’Émile Bernard, datée 1895. Dans le catalogue raisonné rédigé par Jean-Jacques Luthi et Armand Israël, elle porte le numéro 423. Pour cette composition exécutée par l’artiste au Caire dans son palais de Darb-el-Guenenah, il fallait débourser 54 900 €. Un autre post-impressionniste américain fermait la marche : Guy Rose, lui aussi membre de la colonie des artistes de Giverny, avec L’Arche à Quiberon, dépeinte pour 35 990 €.