Installé depuis 1913 dans un ancien couvent franciscain du XIIIe siècle, le Musée savoisien de Chambéry fait peau neuve. Pour remettre au goût du jour une histoire longtemps mal aimée, l’institution mise sur un discours déconstruisant les stéréotypes.
Alors que la convoitise autour de l’Alsace-Lorraine entre France et Allemagne est largement connue, celle opposant France et Italie autour de la Savoie l’est beaucoup moins. C’est cette histoire que rappelle avec brio l’inauguration du nouveau Musée savoisien, réhabilité, modernisé et étendu. « Notre nom surprend. Nous nous sommes interrogés à son sujet, se souvient Marie-Anne Guérin, directrice du musée de Chambéry. Si la Savoie existe dès le IV e siècle, le mot savoyard n’apparaît qu’au XIX e , et avec une connotation négative. Il signifie “gros, sale et sans éducation”. Nous lui avons donc préféré le terme savoisien, plus élégant, même si la ligue savoisienne des années 1970 renvoie vers une connotation très politique. » Les réflexions sur l’intitulé du musée concentrent les ambitions de ce chantier de quatre ans : interroger les clichés sur la région par une réflexion teintée de géopolitique, et remettre au goût du jour une institution longtemps négligée.
© Département Savoie - Fabrice Rumillat
Gestation difficile
Pensé à partir de 1864, le musée de Chambéry, riche de collections archéologiques, historiques et, dans une moindre mesure, artistiques,…
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