Le directeur du musée des beaux-arts de Rennes, institution riche de trois collections allant de l’Antiquité à nos jours, gère également un site annexe d’expositions dans un quartier dit «prioritaire», impliquant ses habitants.
L’origine et la nature des premières collections du musée ont-elles déterminé son actuelle orientation ? Le musée des beaux-arts de Rennes est l’un des quinze établissements français créés en 1801, grâce au décret Chaptal. Son tout premier inventaire, effectué en 1794, recense, parmi les saisies révolutionnaires, le cabinet de curiosités du parlementaire Christophe-Paul de Robien. Légué à son fils Paul-Christophe, qui l’a conservé et enrichi au milieu du XVIII e siècle, cet ensemble exceptionnel, ainsi qu’un considérable cabinet d’art graphique, ont échappé à la dispersion, contrairement à nombre d’autres. Deuxième miracle sous la Restauration, la descendance en a décliné la restitution, sanctuarisant définitivement dans le domaine public ce corpus d’antiques, de naturalia et d’objets rares. Outre ce «musée-monde», auquel s’ajoutent 4 939 vestiges archéologiques et 2 070 artefacts extra-européens, l’établissement abrite deux fonds majeurs : un abondant corpus d’art ancien avec de la peinture française du XVII e siècle, en écho au patrimoine rennais du Parlement et de ses grands décors, ainsi qu’un précoce ensemble d’art moderne et…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.