Non loin de Florence, tel un ovni, ce lieu unique ausculte les cultures contemporaines avec une sensibilité des plus originales. Et à contre-courant des clichés sur la Toscane.
On pense d’abord à un stade, puis à une soucoupe volante : avec ces deux mirages, la silhouette du Centro Pecci s’enracine spontanément dans la mémoire visuelle de tout un chacun. Le « Centro per l’arte contemporanea Luigi Pecci », c’est son nom complet – un peu enflé –, est posé aux abords d’un carrefour routier à la périphérie de Prato, à une vingtaine de minutes en voiture de Florence. Resplendissant avec sa carapace dorée, ce beignet géant tranche avec le paysage, dans une semi-solitude. Son histoire est intimement liée à la trajectoire industrielle locale, mais sa tournure culturelle se distingue de l’environnement manufacturier, et l’on dirait que cet entre-deux s’inscrit dans son génome. Son fondateur, Enrico Pecci (1910-1988), industriel hors pair, a largement contribué à dynamiser l’industrie textile, présente à Prato depuis le Moyen Âge. L’idée d’un musée, dont le nom rend hommage à son fils disparu, lui est venue sur le tard, dans la foulée de deux initiatives culturelles voisines : la création à Prato de la galerie Farsetti, transformée en salle de vente, puis la naissance d’une collection majeure initiée par Giuliano Gori à Pistoia. Il a aussi puisé des…
com.dsi.gazette.Article : 47024
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.