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Le Carré d’art de Nîmes a 30 ans

Publié le , par Céline Piettre

En mai 1993, le maire Jean Bousquet inaugurait dans un bain de foule et de soleil son nouveau musée d’art contemporain, aujourd’hui cœur vibrant de la ville. Une programmation anniversaire y préfigure un avenir tourné vers l’art actuel.

Alliant le verre, le béton et l'acier sur neuf étages, le bâtiment de Norman Foster... Le Carré d’art de Nîmes a 30 ans
Alliant le verre, le béton et l'acier sur neuf étages, le bâtiment de Norman Foster tient son nom de sa proximité avec la Maison Carrée, temple romain du Ier siècle apr. J.-C.
© Dominique Marck - Ville de Nîmes
Le 3  octobre 1988, une pluie diluvienne s’abat sur Nîmes, transformant l’ancienne cité romaine en un torrent de boue. Face à l’antique Maison Carrée, le trou creusé pour accueillir les fondations du futur musée d’art contemporain avale une partie des eaux furieuses, sauvant de la ruine (dira-t-on) ce monument dédié au culte des petits-fils d’Auguste. Au-delà de la légende, qu’on aime se remémorer à chaque « épisode cévenol », ce jour signe l’acte de naissance symbolique du Carré d’art, cinq ans avant son inauguration  : premier lien tissé avec les habitants, alors majoritairement opposés au projet. Le « petit Centre Pompidou » Ce n’est pas sur les terrasses de Nîmes –  aussi nombreuses que les vestiges en son sol  – qu’a germé l’envie d’initier une collection d’art contemporain, mais à Saint-Germain-des-Prés dans les années  1950. Venu tenter sa chance à Paris comme modéliste, Jean Bousquet se lie d’amitié avec Bob Calle, Gardois comme lui. Tout juste diplômé de médecine, celui-ci fréquente les avant-gardes, qu’il réunira bientôt lors de ses « dîners du dimanche ». Le premier s’essaiera brillamment aux affaires, en créant la marque de prêt-à-porter Cacharel, tandis que le second deviendra un cancérologue émérite, autant que collectionneur d’art aguerri. En 1983, de retour au pays, Jean Bousquet arrache la mairie au Parti communiste –installé depuis trente ans  –, sous la bannière UDF-radical. Depuis longtemps, il pense à créer un musée dans sa ville. L’édile rêve d’un rayonnement par la culture, capable de réveiller Nîmes l’indolente, ancienne capitale régionale désormais devancée par Montpellier. Qui de Bob Calle, libéré depuis peu de la présidence de l’Institut Curie, ou de l’artiste nîmois Claude Viallat, alors directeur de l’école des beaux-arts, aura soufflé l’idée d’une collection centrée sur l’art…
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