Vandalisé, oublié et abandonné, le château de François Ier à Villers-Cotterêts inaugure un nouveau chapitre de son histoire. Par la volonté élyséenne, l’édifice, révélé pour la première fois au public, ambitionne, non sans défis, de porter un avenir nouveau à la cité picarde.
Rares témoignages de l’exubérante Renaissance, jalons dans l’histoire de l’architecture, les 23 000 m 2 du château de Villers-Cotterêts, au cœur du duché de Valois, sont restés secrets, pour ne pas dire négligés. Son prestige s’est évanoui à la Révolution française, qui l’a transformé successivement en caserne, dépôt de mendicité puis hospice de vieillards. À l’instar de l’hôtel de la Marine à Paris (voir Gazette n° 21 du 28 mai 2021, page 212), le château cotterézien est révélé et rendu au public sous les auspices du Centre des monuments nationaux et par la volonté de l’Élysée. Construit à l’emplacement d’un relais de chasse sans prétention pour sa proximité avec la « giboyeuse » forêt de Retz, où les rois chassaient depuis l’époque mérovingienne, l’édifice n’a rien d’anodin. Derrière sa façade austère se cachent les interventions des grands noms de l’architecture, de Philibert Delorme (1510-1570), premier architecte du roi Henri II, à André Le Nôtre, qui transformera le parc sous les ordres de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV. Au premier étage du logis, la chapelle avec sa voûte en berceau et ses colonnes cannelées est la première en France à rompre avec la tradition gothique. Restitués dans leur…
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