C’est la toute première exposition dédiée à l’ambre en France, organisée par la galerie Kugel à Paris. Un défi qui a nécessité une vingtaine d’années pour réunir des chefs-d’œuvre brossant l’histoire de la résine fossile.
L’ambre capture toutes les nuances du soleil, de l’aube au crépuscule, et n’échappe pas à la mythologie. À la fois palette du mythe et matérialisation de l’insaisissable, l’ambre commémore la lignée d’Hélios, le dieu du Soleil, qui arpentait le ciel chaque jour sur son char, d’est en ouest. Son fils Phaéton, désireux d’éprouver sa divine valeur, s’empara du char et les chevaux s’emballèrent, devenant incontrôlables. La trajectoire solaire bascula, brûlant la Terre et créant des déserts éclatants de lumière, ou bien la privant de chaleur au profit d’une obscurité glaciale. Zeus, alarmé, foudroya l’attelage, mettant un terme à sa course folle et à la vie de Phaéton. Éplorées et inconsolables, les sœurs de ce dernier se métamorphosèrent en peupliers et leurs larmes se solidifièrent en ambre, préservant à jamais leur peine et la luminosité de leur frère. Étonnante histoire qui pressent deux singularités de cette étrange matière : sa capacité à emprisonner la vie et son origine végétale archaïque. C’est sûrement en observant des inclusions d’insectes ou de végétaux figés dans l’ambre que Pline l’Ancien devine qu’il s’agit d’une résine ancienne, sans convaincre ses successeurs ni soupçonner que l’ambre…
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