Une massue polynésienne emmenait les résultats d’une collection genevoise d’arts primitifs, naviguant entre les terres d’Afrique et d’Océanie.
16 000 € étaient frappés sur cette pièce ‘u’u des îles Marquises en toa, un bois dur et lourd, poli à l’huile de coco après avoir été immergé dans un marécage une technique qui lui confère sa teinte noire. Autre spécificité, les têtes de tiki sculptées sur chacune de leurs faces, avec ces yeux proéminents censés voir dans toutes les directions. La massue est l’arme du guerrier marquisien par excellence et lorsque à l’image de celle-ci elle est aussi raffinée, elle se fait encore un symbole de prestige et d’autorité. Si l’on en trouve un grand nombre chez tous les peuples de l’immense archipel océanien, on en recense aussi ailleurs, le casse-tête ayant été employé dans de nombreuses sociétés primitives, jusqu’au bassin de l’Amazonie. Une ancienne macana, gravée de motifs abstraits au Brésil ou en Guyane, en témoignait à 8 320 €. La collection comportait également un bel ensemble de cuillers cérémonielles, sorties des cases uniquement lors des rituels sacrificiels accomplis en l’honneur des ancêtres. C’était le cas de spécimens réalisés par des artisans baoulé ou yaouré : 5 120 € en distinguaient un, au manche orné d’un masque à cornes, et 3 584 un autre, sculpté d’un oiseau à crête.