La vacation du 14 juillet s’était mise aux couleurs de la Polynésie, d’où étaient issus plusieurs lots de la première importance. Déjà admirée pour sa rareté dans le Zoom de la Gazette n° 27 (voir l'article Combats d’échasses aux Marquises page 26), ces étriers d’échasses – ou tapuvae –, destinés à servir lors de combats rituels dans l’archipel des Marquises, ont dépassé toutes les attentes en décrochant ensemble 69 218 € à partir d’une estimation maximale de 12 000 € la paire. À leur bénéfice, plusieurs qualités s’additionnaient : leur ancienneté, puisque datant du début du XIXe siècle, leur décor, convoquant d’impressionnantes figures de tiki entièrement gravées, et leur historique impeccable, soit l’appartenance à la collection de François Langlois, à Louviers. Autre instrument hautement convoité : une herminette originaire du Vanuatu, de l’île Malo ou Malekula plus précisément, faite d’un manche de bois dur dans lequel est emmanchée une hache de pierre polie, liée par des fibres de coco. Un collectionneur s’en saisissait pour 26 670 €. Changement de latitude et d’époque avec le lot suivant : un acrylique, encre et pastel sur carton baryté, dénommé P1967-128 et signé par Hans Hartung. Datée 1967, la peinture (73 x 50 cm), accompagnée d’un certificat de la fondation Hartung-Bergman, a été bataillée jusqu’à 47 625 €. Les trois tapisseries en laine et soie tissées d’après des cartons de Simon Vouet à l’atelier de Saint-Marcel, au XVIIe siècle (335 x 175 ; 335 x 150 ; 328 x 100 cm environ), ayant pour sujets Apollon et Cupidon, Vertumne et Pomone et Les Amours de Diane, ont été vendues ensemble pour 38 735 €. Enfin, originaire d’Allemagne du Sud, un expressif musicien sculpté dans le tilleul en ronde bosse polychrome et or, vers 1480-1500 (h. 87 cm), attirait 22 225 €. D’un sensible traitement réaliste du visage, des mains et de l’habit, ce sujet aurait vu le jour dans l’entourage du maître munichois Erasmus Grasser (vers 1450-1515).