Art tribal, sous toutes les latitudes, et archéologie du Nouveau Monde étaient au programme avec des lots issus, pour certains, de collections prestigieuses.
Avec 31 365 € offerts pour l’un de ses emblématiques artefacts, la Polynésie prenait la première place dans la liste des meilleurs scores. Il s’agit donc d’un tiki, représentation traditionnelle du premier humain créé, soit l’ancêtre commun mi-homme mi-dieu, ici sculpté dans le basalte vésiculaire, patiné. Celui-ci étant double, ses deux figures sont représentées dos à dos dans la position classique polynésienne, c’est-à-dire bien campées sur leurs jambes légèrement fléchies. Les mains, elles, sont posées sur un ventre arrondi. Au vu de toutes ces indications stylistiques, l’on a pu attribuer la pièce (h. 13 cm), aux îles Marquises. Plus à l’ouest, aux Fidji, a été réalisée une massue de type i ula tavatava (l. : 41 cm). Sa tête (diam. : 12 cm) est ornée de neuf bosses, dont quatre incrustées de rondelles d’ivoire marin, commémorant probablement des victoires sur des ennemis. Exécutée dans le bois de fer (Casuarina equisetifolia), l’arme attirait 3 690 €. Rendez-vous en Afrique ensuite, et plus précisément en pays Fang, au Gabon. S’y découvrait un haut de poteau, représentant un byeri masculin. Rappelons qu’il s’agit là aussi d’une figure d’ancêtre fondatrice du groupe ; il est représenté debout, les jambes fléchies, les mains reposant sous le nombril. Pour cette effigie en bois à patine noire huileuse (h. 48,5 cm), provenant de l’ancienne colletion Durville – et passée à Drouot le 30 mai 2007 (n° 74) –, il fallait compter 7 380 €. Pour conclure, on fera un saut dans le passé précolombien, pour détailler une idole anthropomorphe originaire de la région du rio Mezcala au Mexique (État de Guerrero), du type «M 10» de la classification de Carlo Gay. Le personnage aux formes géométriques et traits ébauchés (h. 21,5 cm), en pierre grise polie, date de 300 à 100 av. J.-C. et a changé de mains contre 6 150 €.