Ambiance tropicale versus pompe impériale

Une composition due à l’orientaliste Henri Pontoy – inhabituelle dans son œuvre – était attendue de pied ferme : son huile sur Isorel mettant en scène Le Village aux singes . Brossée vers 1950, cette opulente vision tropicale sur fond or est aussi appelée Les Singes du Fouta-Djallon (130 x 95 cm), car l’artiste y dépeint un coin de cette région de la Guinée. Le babouin et les trois chimpanzés installés pour leur repas dans un arbre dominant des cases attiraient sans peine 32 500 €, à partir d’une estimation haute de 8 000 €. Des mêmes années, un portrait mondain aux personnages caractéristiques plaisait aussi à un amateur : un Couple d’élégants signé Jean-Gabriel Domergue, toujours sur Isorel, qui devait inscrire 8 750 €. Ambiance plus martiale avec les lots suivants, des souvenirs historiques ayant décoré les maréchaux Molitor et Ney, provenant des descendants de la famille du général Monnier (voir l'article Les souvenirs militaires d’une famille au service de la France de la Gazette n° 7, page 11). S’y trouvaient en particulier des ordres créés pour les États annexés, d’outre-Rhin par exemple d’où provenait le bijou grand-croix de l’ordre du Mérite militaire Karl Friedrich, du royaume de Bade, de fabrication française et datant de 1812, finalement épinglé à 57 500 €. Quant à la plaque en argent de grand-croix de cet ordre, de la même année, elle remportait 33 750 €. Du côté du royaume de Hollande, l’ordre de la Réunion, créé par l’Empire en 1811, était représenté par une plaque en argent de grand-croix, du second modèle introduit en avril 1813, quatrième type (42 500 €). La Russie n’était pas oubliée avec une plaque de l’ordre de Saint-Vladimir de première classe, mais de fabrication française à l’époque de la Restauration, toujours en argent et nécessitant 25 000 €. De cette période, datait également une plaque de chevalier de l’ordre français du Saint-Esprit (argent), partie à 10 250 €.