Alors que la Convention pour la protection du patrimoine mondial a fêté ses 50 ans, les menaces n’ont jamais été aussi présentes. La légitimité de l’Unesco elle-même est mise à mal par les bouleversements géopolitiques.
La beauté est devenue l’une des énigmes majeures de notre temps, la mystérieuse présence par laquelle les œuvres de l’Égypte s’unissent aux statues de nos cathédrales ou des temples aztèques, à celles des grottes de l’Inde et de la Chine, aux tableaux de Cézanne et de Van Gogh , des plus grands morts et des plus grands vivants, dans le Trésor de la première civilisation mondiale […]». Au siège parisien de l’Unesco, André Malraux prononce un discours historique le 8 mars 1960. Face aux menaces que fait peser la construction du barrage d’Assouan, décidée par le président Nasser, sur les temples antiques de Nubie, le ministre des Affaires culturelles pousse à l’émergence d’une conscience patrimoniale mondiale. Le succès du sauvetage de ces chefs-d’œuvre amènera l’Unesco à adopter, le 16 novembre 1972, la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Son objectif est de reconnaître la nécessité de préserver et transmettre les biens insignes de l’humanité. Désormais signée par 194 États – soit un de plus que le nombre de pays membres de l’organisation onusienne –, elle figure parmi les conventions les plus ratifiées au monde. Créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale – dans le sillage de l’Organisation…
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