Philip Leslie Hale, un Américain à Giverny
Impressionniste de Boston, Philip Leslie Hale prolonge l’héritage de Monet avec cette femme diaphane.

Estimation : 25 000/35 000 €
Né à Boston, d’un père pasteur aux idées réformatrices, entouré par une tante et une sœur aînée elles-mêmes artistes peintres, Philip Leslie Hale avait un destin tout tracé. Il débute ainsi son apprentissage à la School of the Museum of Fine Arts de sa ville natale, en 1883, et poursuit sa découverte de la peinture au sein de la Art Students League de New York, avant de traverser l’Atlantique en 1887. Paris l’accueille alors aux Beaux-Arts et à l’académie Julian, ce qui lui permet à la fois d’approfondir les leçons de l’académisme et de découvrir les préceptes de l’impressionnisme. Le jeune homme passe d’ailleurs la plupart de ses étés à Giverny, où réside une colonie d’artistes américains disciples de Claude Monet. Il se lie ainsi d’amitié avec Theodore Butler, qui épouse la belle-fille du maître, Suzanne Hoschedé, en 1892. Emporté par une telle émulation, Hale adopte lui aussi de petites touches contrastées qui font vibrer la lumière, comme le montre à merveille cette toile peinte vers 1893. La silhouette de son modèle sans visage semble presque se dissoudre dans les rayons du soleil, qui font chatoyer sa robe blanche. Cette manière évanescente enveloppe le personnage d’une aura de mystère, presque symboliste. De retour aux États-Unis à cette époque, devenu professeur et critique d’art, il se spécialise dans la représentation de femmes délicates se délassant dans un jardin. Une vision idyllique très en vogue, alors que le mouvement pour le vote des femmes bat son plein.