Adolf Ulrik Wertmüller, un suédois à Bordeaux
Ce portrait d’Elisabeth Skinner est l’œuvre d’Adolf Ulrik Wertmüller, cousin du peintre suédois Alexandre Roslin.

Estimation : 8 000/10 000 €
Formé à l’académie des beaux-arts de Stockholm, puis par Joseph-Marie Vien à Paris, où il arrive en 1774, Adolf Ulrik Wertmüller est l’auteur de quelques compositions mythologiques, mais c’est en tant que portraitiste qu’il gagne sa réputation, obtenant même le privilège de représenter Marie-Antoinette se promenant avec ses deux enfants dans le parc de Trianon (Nationalmuseum de Stockholm). Après avoir travaillé pour la grande bourgeoisie lyonnaise, il s’installe à Bordeaux en septembre 1788. En deux ans, il réalise plus de cinquante-deux portraits. La plupart des modèles sont issus du milieu des négociants des Chartrons et quatre d’entre eux sont conservés au musée des beaux-arts de la cité girondine, dont celui de David Skinner (1737-1803), père de notre portrait d’Elisabeth, figurée sur ce tableau, qui les rejoindra peut-être. Si la raideur de la pose rappelle la manière d’Alexandre Roslin, le buste droit, la tête légèrement en arrière, les fleurs disposées sur le buste font écho aux portraits d’Antoine Vestier et d’Élisabeth Vigée Le Brun. Après David – directeur de la maison de commerce Skinner et Fenwick – et Margaret (1744-1829) Skinner, en 1788, c’est au tour de leur fille de poser. La jeune femme a 26 ans. En 1791, elle épousera John Lewis-Brown, neveu de Robert Fenwick, bientôt à la tête de la prospère entreprise. Le couple est à l’origine des branches françaises des familles Brown et Brown de Colstoun, propriétaire du château de Cantenac.