Appartenant à un collectionneur nancéien, cette peinture sur bois de Courbet demeurait inédite, du moins jusqu’à l’exposition organisée en 2017-2018 par le musée d’Ornans.
La manifestation traitait des rapports entre l’artiste rebelle et la «Fédération des artistes sous la Commune» ; une période particulièrement enthousiasmante pour le peintre, car il s’implique dans la création de cet organisme, dont le rôle est de réformer les arts en France, et qu’il présidera. Mais l’expérience est douloureuse, en raison de son incarcération à la prison parisienne de Sainte-Pélagie en 1871. On l’accuse d’avoir participé au déboulonnage de la colonne Vendôme en mai de la même année, pendant l’insurrection parisienne. C’est dans sa cellule qu’il peint le Portrait de Godard Père, un panneau figurant sans doute parmi les plus petites œuvres picturales référencées de Courbet, au vu de ses dimensions : 14,3 sur 9,4 cm (voir l'article Courbet à Sainte-Pélagie de la Gazette n° 21, page 148). On y voit son compagnon d’infortune, M. Godard, ancien chef du bureau des passeports de la Commune. Un témoignage poignant qui ne pouvait qu’intéresser le musée d’Ornans, qui préemptait la pièce pour 36 900 €. Deux autres objets se faisaient remarquer lors de la même session messine. D’abord, une montre Rolex modèle «Lady-Datejust Pearlmaster», en or jaune et diamants, qui était empochée pour 9 594 €. Et le Bestiaire de La Fontaine dalinisé, un portfolio comprenant un ensemble de douze pointes-sèches et pochoirs de Salvador Dalí, paru en 1974 aux éditions des Maîtres contemporains, qui totalisait 5 658 €.