Tom Wesselmann : a Great American Painter !

En tant que conservateur de l’art contemporain au MBAM, comment expliquez-vous qu’aucune rétrospective n’ait jamais été consacrée auparavant à Wesselmann ?  À part une exposition-bilan qui s’est tenue au Japon en 1993, et qui circula en Europe l’année suivante, en ajoutant celle plus récemment sur ses dessins et ses maquettes à l’University Art Museum de Long Beach en 2003, aucun autre musée nord-américain ne lui avait consacré d’exposition majeure, encore moins de rétrospective, contrairement aux grandes figures du pop art – Warhol, Oldenburg, Jim Dine, Rosenquist, Liechtenstein… Le plus étonnant, c’est la réaction de nos confrères nord- américains, qui, lorsqu’ils le découvrent, s’écrient immanquablement « what? » tant ils sont convaincus que cela ne peut être possible. Serait-ce que l’artiste fut plus souvent comparé que consacré ? Wesselmann est certes présent dans l’histoire de l’art, mais toujours comparé avec d’autres vedettes du pop art, même si le marché ne connaît sa valeur et que les collectionneurs apprécient son importance. En fait, certains événements expliquent l’omission de l’artiste star ou de l’artiste maudit. On peut évidemment évoquer les résistances de la critique féministe des années 1960 et la problématique du nu en Amérique. À l’époque, tous les artistes…