Entre design et décor, minimalisme et arts appliqués, Simone Prouvé (née en 1931) a défriché son chemin jalonné de riches rencontres. Captant, de son Leica « emprunté » à son père, les détails abstraits de couleurs oxydées, les matières à vif du temps qui passe, visibles dans les friches et usines abandonnées, cette plasticienne, dans toutes les acceptions du terme, qui préfère se définir comme lissière plutôt que tisserande, n’a cessé de s’inspirer des rebuts et rébus de l’industrie pour créer un univers poétique et plastique. Ses paysages, au dessin minimal et abstrait, tissés de fils métalliques, subliment la lumière, ses transparences et ses légèretés, ses épaisseurs et ses opacités, alliant une tradition ancestrale du tissage à une constante expérimentation des techniques et des possibles. Ses œuvres, actuellement présentées à Dunkerque, ont aujourd’hui rejoint les collections du Centre Pompidou. Elles disent une artiste qui, s’appuyant sur un savoir-faire artisanal, a ouvert, dans les champs du design et de l’architecture, une approche épurée du décor et de l’espace ayant séduit et convaincu nombre d’architectes, dont Claude Parent et Odile Decq.
Simone Prouvé , Panneau 040714 (détail), 2014, inox, fibre de verre…
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