Cette pendule en bronze ciselé et doré au mercure et perles imitant l’émeraude est le fruit de la collaboration de l’horloger Robert Robin et du peintre Joseph Coteau.
En 1793, c’est à Robin, horloger du roi puis de la reine à partir de 1786, fournisseur des Menus Plaisirs, que revient la tâche de dresser l’inventaire des 45 pendules appartenant en propre à Marie-Antoinette, déposées par elle chez Daguerre et Lignereux, marchands rue Saint-Honoré. L’un de ces garde-temps se rapproche du nôtre : «Une pendule à trois enfants représentant les arts appuyé sur un bout de colonne en faux lapis, sur lequel est un vase terminé par le troisième enfant, le mouvement à sonnerie du nom de Robin — Saint-Cloud.» Contrairement à ce que pense Pierre Verlet dans son ouvrage Les Bronzes dorés français du XVIIIe siècle, il ne s’agirait pas de celle conservée à la Wallace collection, mais bien celle mise en vente vendredi 26 mars. La pendule conservée à Londres met en scène des amours tenant longue-vue et compas, symbolisant l’astronomie et la géographie, la nôtre est animée d’allégories de la sculpture et de la littérature. Les sciences d’un côté de la Manche, les arts de ce côté-ci. Le mouvement est d’époque, le timbre plaisant à l’oreille, le cadran signé du célèbre peintre-émailleur genevois, Joseph Coteau (1740-1801). Cerise sur le gâteau, elle a fait partie de la collection du marquis de Lagoy conservée par ses descendants, dans la demeure familiale de Saint-Rémy-de-Provence. On ne sait si Élizabeth II d’Angleterre, accueillie par les châtelains en mai 1972, remarqua cette pendule, propriété d’une autre reine, française celle-là…