R comme Rolex

23 janvier 1960, 13  h  00. Océan Pacifique, secteur île de Guam. Profondeur  : 10  916  m. Bienvenue dans la zone hadopélagique, là où aucun homme n’était allé auparavant. Après cinq heures d’une interminable descente, le bathyscaphe Trieste se pose au fond de la fosse des Mariannes. À son bord, l’ingénieur suisse Jacques Piccard et le militaire américain Don Walsh sont tendus. À cette profondeur, la pression écrase chaque centimètre carré d’un poids d’une tonne, soit 1  000 bars. Ils observent, médusés, les premières traces de vie par leur minuscule hublot dans un silence absolu. À 16  h  56, c’est le retour en surface. Les deux explorateurs constatent que le prototype de montre qu’il avaient accroché à l’extérieur du submersible n’a pas explosé. La Rolex Deep Sea Special n°  3 fonctionne encore parfaitement. Ce sera la dernière joie d’Hans Wilsdorf. Le fondateur de Rolex –  et de Tudor  – s’éteint quelques mois plus tard. Sans enfants il a préparé sa succession. Aussi helvétique qu’hermétique, la fondation genevoise Hans Wilsdorf a un objectif clair  : protéger jalousement le patrimoine de Rolex. Une véritable mécanique du secret est à la base d’une stratégie de communication terriblement efficace . En 2024, impossible de connaître avec précision le chiffre d’affaires du groupe, pas plus que le volume d’une production annuelle, qui, selon nos sources, se monterait à près de 2  millions d’exemplaires.…