La Suisse et la France se penchent simultanément, et séparément, sur l’avenir des musées. Mais l’intérêt de ce foisonnement d’initiatives réside moins dans la concordance du temps que dans la discordance des approches. Analyse.
À quoi sert un musée ? Voilà peut-être la seule interrogation qui relie les réflexions fort distanciées des conservateurs suisses et français depuis le début de l’année. Ces derniers se sont intéressés simultanément pure coïncidence aux contours du musée au XXI e siècle et à son utilité sociale. «Le basculement définitif des musées français dans le XXI e siècle s’est réalisé en 2015 comme une réaction viscérale aux attentats, comme la résurgence d’un programme fondateur qui condense la souveraineté nationale sur les œuvres de la culture et lutte contre le vandalisme des barbares», remarque Jacqueline Eidelman, ancienne cheffe du département de la politique des publics à la direction générale des patrimoines au ministère de la Culture, et qui dirigea la mission «Musées du XXI e siècle» installée par Audrey Azoulay ancienne locataire de la rue de Valois dont les conclusions ont été rendues en mars. Parallèlement, le musée d’Art et d’Histoire (MAH) de Genève lui embrayait le pas, quelques semaines plus tard, par le truchement d’une exposition jusqu’au 8 octobre assortie d’un colloque. L’initiative résonnait comme la conséquence du fiasco de son extension par Jean Nouvel, retoquée en 2016 dans…
com.dsi.gazette.Article : 7201
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