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Musée versus monument

Publié le , par Sarah Hugounenq

La relation constitutive entre une collection et son écrin historique fait s’entrechoquer deux disciplines et deux administrations, entre conservation et architecture. Mais depuis quelques années, les châteaux-musées retrouvent une nouvelle jeunesse.

Exposition « Henri IV », été 2019, château de Cadillac (Gironde). © SH DR  Musée versus monument
Exposition « Henri IV », été 2019, château de Cadillac (Gironde).
© SH DR
Bâtiments religieux désertés, résidences royales inoccupées… Les dommages collatéraux de la Révolution française coïncident avec la vague républicaine de création de musées. Partout, dans la hâte, ils investissent les monuments historiques. Les premiers musées se construisent donc contre leur enveloppe rarement en adéquation avec les collections reçues. En 1843, le château de Blois est mis au service d’un condensé de l’histoire de l’art, de l’archéologie à la peinture moderne. Près d’un siècle plus tard, dans les années  1930, Henri Verne, à la tête du Louvre, s’applique à transformer le palais en musée et escamote ses décors au profit d’une meilleure lisibilité des collections. «Respecter le Palais, mais sans le subir» est son credo. De nos jours, au château de Versailles, son directeur Laurent Salomé constate que «les salles neutres n’existent pas. Le musée est palatial, avec des tableaux encadrés dans les boiseries. Le public vient voir un monument, non des collections». Un autre écueil est d’ordre technique. Les vieilles pierres n’offrent pas toujours les normes adaptées à la conservation des œuvres, l’espace nécessaire à leur manutention, les sorties de secours en cas d’évacuation, l’accessibilité aux poussettes et fauteuils… Et la création…
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