Si le catalogue de la rétrospective dédiée à l’artiste en 1987 faisait référence, il manquait la monographie de Nicolas Lesur pour permettre de saisir toute la fantaisie du parcours de ce Romain d’adoption. Et surtout l’importance des femmes dans sa vie.
De nombreux passionnés du XVIII e siècle associent aujourd’hui Pierre Subleyras à la Femme nue couchée vue de dos du Palazzo Barberini, rendue à l’artiste par Pierre Rosenberg en 1970 ; ou à la Courtisane amoureuse , offerte par la veuve d’Antenor Patiño au Louvre, juste avant l’exposition de 1987. Ce volet sulfureux tend à faire oublier les dizaines de scènes religieuses et de portraits que la monographie de Nicolas Lesur met en lumière, mais aussi des épisodes plus surprenants de la vie de cet amoureux patient. Né la même année que Chardin – en 1699 – à Saint-Gilles-du-Gard, formé à Toulouse chez Antoine Rivalz, Pierre Subleyras arriva à Paris en 1726 et en repartit en 1728 pour rejoindre l’Académie de France à Rome : une ville qu’il ne quitta jamais plus grâce à trois prolongations de son séjour de pensionnaire, avant de renoncer tout court à rentrer en France. Guattani, l’un de ses biographes, l’explique ainsi : « Sa santé était assez faible et il trouvait le climat de Rome favorable à ses incommodités. S’ajoutèrent deux autres motifs pressants pour le dissuader de retourner dans sa patrie alors que…
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