À la Belle Époque, la collectionneuse insatiable a tenu à ce que l’intitulé de son musée inclue son nom de jeune fille. C’est dire si elle avait de la personnalité ! On se régale à la lecture de ses aventures dans la première biographie qui lui est consacrée.
Nélie Jacquemart-André, fondatrice du prestigieux musée situé boulevard Haussmann, à Paris, n’avait jamais eu droit à une biographie. Voici une lacune comblée. Pourquoi aujourd’hui ? «Depuis que je suis arrivé au musée, il y a six ans, cette femme me fascine», confie d’un ton enjoué Pierre Curie, conservateur général du patrimoine, co-auteur de l’ouvrage. « La postérité l’a négligée, la littérature de son époque ne l’a pas épargnée. On l’a même traitée d’“hurluberlu”. Nélie, née Jacquemart, était en effet une originale. Elle oubliait le dîner auquel elle avait convié le gratin, perdait son jupon au cours d’une soirée et le jetait derrière un rideau pour s’en débarrasser ; férue d’hydrothérapie, elle faisait remplir des baignoires à ras bord et se lavait tous les jours – usage peu fréquent en son temps. Fascinée par les particules et l’aristocratie, elle rêvait de gravir l’échelle sociale. Ses défauts la rendent attachante. » Cette première biographie ouvre sur une énigme. Comment diable une fillette, pauvre d’origine, a-t-elle pu bénéficier de la protection d’une figure de la haute société, Rose Paméla de Vatry, amie des Orléans ? La petite Nélie, surnommée «Nel» ou «Jacquette», était-elle la fille naturelle d’un proche des Vatry, qui aurait abusé d’une domestique ? Sans doute, mais lequel …
com.dsi.gazette.Article : 47041
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