Le trio vertueux de Benjamin Steinitz : antiquités, restauration et histoire de l’art

Q u’il évoque sa relation avec son équipe de restaurateurs –  en particulier Étienne Merlette, quarante-cinq ans de maison  – ou l’historien de l’art David Langeois, avec lequel il collabore depuis presque un quart de  siècle, Benjamin Steinitz ne tarit jamais d’éloges à leur égard. Et il leur attribue surtout une part déterminante dans ses prises de décision. «J’essaye de trouver des objets qui nous passionnent. C’est une question d’amour sincère et de fierté, par rapport à cette équipe et à ce que nous sommes. Et cela participe des nouvelles orientations que j’entends donner à notre maison.»   Meuble coquillier d’Ange-Laurent Lalive de Jully (1725-1779) estampillé par Joseph Baumhauer, dit Joseph (mort en 1772). PHOTO Paul Steinitz  Une équipe, une famille À la prochaine Tefaf, Benjamin Steinitz présentera le bureau plat par BVRB – soit Bernard II Van Riesen Burgh – provenant de la collection de Guy de Rothschild à l’hôtel Lambert, qu’Étienne Merlette rêvait d’avoir entre les mains –  « sa vision et sa lecture de l’objet m’importent et me confortent dans mon sentiment premier », confie l’antiquaire  –, ou encore le vase de la collection des Stroganoff, dont la provenance fascine. L’histoire est en effet très belle. Cet objet en granit rose de l’Oural, cédé lors de la vente Stroganoff à Berlin en 1931, apparaît dans le portrait posthume du comte Alexandre Sergueïévitch par Alexandre Varnek, où le défunt prend la pose devant la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan (à Saint-Pétersbourg), une construction…