Après un chantier de six ans, la quasi-totalité du palais royal restauré et remeublé reprend vie au musée Correr. Plus qu’une restauration, la réhabilitation d’un pan d’histoire longtemps négligé.
Face à la basilique Saint-Marc, il est resté dans l’ombre. Construit à partir de 1807 en lieu et place de l’église San Geminiano, le palais souverain de Napoléon I er est très tôt tombé dans l’oubli. Et pour cause, cet hymne au néoclassicisme glorieux incarne dans la mémoire italienne l’irrémédiable déclin de la Sérénissime, au lendemain de la disparition des peintres qui firent sa superbe, Francesco Guardi (1712-1793) ou Pietro Longhi (1701-1785). Sur le théâtre de la rivalité entre la puissance française et le Saint-Empire, Venise s’incline devant le traité de Campoformio de 1797, qui sonne le glas de mille ans d’indépendance. S’ouvre un demi-siècle d’occupation étrangère de la cité et de son palais royal : les forces napoléoniennes de 1798 à 1815, puis autrichiennes sous le joug des Habsbourg jusqu’en 1866. La suite de l’histoire ne reste guère davantage gravée dans le cœur des Italiens puisqu’elle rima avec la monarchie, dont le représentant Victor-Emmanuel III se compromit à l’orée du XX e siècle avec le fascisme.
La chambre de l’Impératrice.
Un Français à Venise C’est dire si l’arrivée il y a vingt-deux ans d’un féru d’histoire napoléonienne, en la personne de Jérôme Zieseniss,…
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