Le regard saisissant d’un masque funéraire mochica du Pérou se posait sur une collection américaine d’art précolombien ouverte aussi aux artefacts du Mexique et du Guatemala.
Impressionnant en couverture de la Gazette n° 19 du 17 mai (voir l'article Art funéraire chez les Mochicas) tant il semblait vivant, ce maque funéraire mochica du nord du Pérou (reproduit ci-dessus) sculpté dans le bois, ne pouvait laisser indifférent. Il a été emporté vers une autre destination pour 209 396 €. Un objet puissant, essentiel aussi, puisqu’il apporte une pierre supplémentaire à la connaissance des rites d’une culture qui s’est épanouie entre 100 et 700 apr. J.-C. De force, il était encore question avec une figure debout (h. 46 cm) en serpentine vert foncé, déposée à 238 260 €. Nous sommes cette fois au Mexique, dans l’État du Guerrero et sous la culture olmèque, plus ancienne puisque s’étant développée entre 1200 et 400 av. J.-C. Cette société, première civilisation mésoaméricaine, est célèbre pour sa sculpture monumentale en haut relief et sa production de statuettes et de masques en pierre dure adoptant les pouvoirs de son animal totem : le jaguar. Du félin, la majorité des pièces et donc celle-ci reprennent la bouche arquée, les yeux en amande souvent mi-clos et le nez écrasé comme une truffe. La collection new-yorkaise dont était ici vendue la troisième partie en était particulièrement friande et en comptait un rare ensemble. Pour exemple encore, un petit (h. 10 cm) masque anthropomorphe en jadéite vert moucheté, agrémenté de boucles d’oreilles (37 912 €). La culture mezcala est postérieure, entre 300-100 av. J.-C., et a laissé des temples en miniature 54 160 € un exemple en calcite gris dont l’objet demeure mystérieux. Le Mexique révélait à nouveau sa richesse avec un personnage et un bossu assis, en céramique à engobe brun, tous deux émanant de la culture colima (100 av.-250 apr. J.-C.). Plus de naturalisme imprégne ces deux œuvres, dont la première était reproduite en page 15 de l’«Événement Jaguars, prêtres et musiciens : l’univers d’un collectionneur» de la Gazette du 24 mai (n° 20). Leur «beauté simplifiée» y était mise en avant, offrant en effet une vision plus positive et surtout moins terrifiante de ces cultures souvent réduites dans l’imaginaire collectif à leurs rituels de sacrifices : elles étaient récompensées de respectivement 37 912 et 78 196 €.