Gazette Drouot logo print

Jeanne Tachard, le choix de la modernité

Publié le , par Caroline Legrand

Femme libre et déterminée, Jeanne Tachard appartient aux grands mécènes des années 1920. Commanditaire de Pierre Legrain, elle fut aussi l’une des premières collectionneuses d’art africain.

Congo. Siège ngombe, assise cloutée, patine d’usage sur l’assise et patine laquée... Jeanne Tachard, le choix de la modernité
Congo. Siège ngombe, assise cloutée, patine d’usage sur l’assise et patine laquée noir aux pieds, l. 60, h. assise 22, h. dossier 47 cm.
Estimation : 8 000/15 000 
Jeanne Tachard mériterait qu’un véritable travail d’historien de l’art soit fait sur elle», affirme le commissaire-priseur Bertrand de  Latour. Aucune vente, nul ouvrage n’ont jamais été entièrement consacrés à cette personnalité hors norme de la première moitié du XX e   siècle. La dispersion à Montpellier de quatre-vingts lots provenant de sa collection, conservés par les enfants de son fils adoptif, Bernard Segond, et par son neveu Frédéric Johnston, est ainsi l’occasion de découvrir cette femme non conventionnelle  : une couturière devenue commanditaire des artistes de l’avant-garde. À l’instar de Colette, dont elle fut une amie proche, elle a eu un parcours exceptionnel, qui l’a conduite à une réussite tant professionnelle que sociale. «Elle est née en 1870 dans une famille très modeste d’un petit village jurassien, où son père était ouvrier agricole», explique son neveu. Celle qui s’appelle encore Jeanne Poncin, «Jita» pour ses proches, arrive à Paris vers 1900 avec pour seuls bagages ses mains en or et un goût très sûr. Elle travaille dans des ateliers de couture, et rencontre bientôt le jeune ingénieur André Tachard, fils aîné du député et ambassadeur Albert Tachard. Par son mariage, célébré en 1901, elle entre ainsi, contre la volonté de ses beaux-parents, au sein d’une riche famille protestante de Mulhouse ayant fait fortune dans la banque. Profondément épris de son épouse et confiant en son talent, André lui achète en 1907 le salon de modiste de Suzanne Talbot, au 14, rue Royale à Paris. En peu de temps, Jeanne Tachard deviendra la plus grande créatrice de chapeaux de son époque. Douée d’une incroyable clairvoyance, elle se hissera à la hauteur des grands couturiers d’alors, notamment de Jacques Doucet. Elle…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous