L’ancien président de Vivendi a composé au fil des décennies une collection hétéroclite, au sein de laquelle la photographie domine. Président de la Maison européenne de la photographie depuis décembre 2017, cet homme de culture est également mécène.
Quel type de collectionneur êtes-vous ? Une collection, c’est une envie et de belles rencontres. Cela relève d’une démarche un peu égoïste. Ce que je sais, c’est qu’il m’est nécessaire de voir et de vivre avec les œuvres que je possède. Je suis très frustré d’avoir cent cinquante photos rangées dans un meuble : j’aimerais les encadrer et les accrocher chez moi, les intervertir… je ne peux pas, par manque de place. Mais je les connais, je sais où, pourquoi et qui. Comment analysez-vous l’acte d’achat ? J’achète avant tout au regard, ce qui explique sans doute pourquoi ma collection est éclectique. Elle comprend aussi bien des dessins, des lithographies, des sculptures et des peintures que des photographies, qui sont de loin les plus nombreuses. Elle n’a pas de thème non plus : elle traduit probablement un faisceau d’émotions à un moment donné. Indéniablement, il y a chez moi une grande part de compulsion. Si je n’achète pas sur le coup, l’envie passe. Je me souviens avoir acquis un Garouste à la galerie Durand-Dessert sur un coup de tête ; à l’époque, c’était pour moi une prise de risque financière… À quand remontent vos premières acquisitions ? J’étais étudiant, et il s’agissait de lithographies de Bram van Velde et de Leonor Fini.…
com.dsi.gazette.Article : 10906
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