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Gauguin, heurs et malheurs à Drouot

Publié le , par Vincent Noce

Par deux fois, la trajectoire de l’artiste, auquel le Grand Palais consacre une exposition, a croisé l’hôtel des ventes. Récit d’un épisode, intimement lié à sa vie  aventureuse, qui fixa les premières cotes du peintre.

Te nave nave fuena (Terre délicieuse), 1892, huile sur toile, 91,3 x 72,1 cm, Kurashiki,... Gauguin, heurs et malheurs à Drouot
Te nave nave fuena (Terre délicieuse), 1892, huile sur toile, 91,3 x 72,1 cm, Kurashiki, Ohara Museum of Art.
© Ohara Museum of Art, Kurashiki
À partir de 1883, quand il a cessé d’exercer comme agent de change, Paul Gauguin (1848-1903) a longtemps vécu d’expédients, reposant sur l’aide de soutiens d’amis comme Émile Schuffenecker. Mais quand l’envie incongrue lui prit de gagner Tahiti, il lui fallut trouver des fonds. Ce rêve est né de la lecture d’un magazine touristique, dans les volutes de fumée des cafés où il passait le temps depuis son retour de Bretagne, à l’hiver 1889, avec les amis du cercle symboliste, fumant sans cesse, buvant du cognac frelaté, dormant dans de petits hôtels. Comme l’écrit Jean de Rotonchamp, dans la biographie publiée trois ans après son décès, «il fondait sur la vente des toiles accumulées dans son atelier et de celles qu’il avait en projet de belles espérances, qui ne se réalisèrent point». Il parvint quand même à quelques ventes grâce à son marchand Théo Van Gogh. En 1889, en marge de l’Exposition universelle, il organisa au Café des Arts, sur le Champ-de-Mars, une exposition du «groupe impressionniste et synthétiste», aux côtés de huit artistes dont Schuffenecker, Émile Bernard ou Louis Anquetin. Il semblerait toutefois que l’opération ne généra aucune vente. Pour partir, poursuit son premier biographe, «il fit le choix d’une trentaine de toiles  des toiles de 30…
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