À mi-chemin entre musée, mécène et agence d’ingénierie, cette institution dédiée aux arts caribéens et érigée sur le site d’une ancienne habitation sucrière bouscule les politiques culturelles de l’île.
Personne ne l’a vue arriver. Aujourd’hui, elle est devenue l’acteur culturel incontournable de la Martinique. Portée par Bernard Hayot, à la tête notamment des magasins Renault, Carrefour ou Mr.Bricolage de l’île, la Fondation Clément, située sur la commune du François, est née d’un concours de circonstances plus que d’un projet prémédité. Dans les années 1980, après la crise de l’industrie du sucre, la famille Clément cherche de nouveaux repreneurs pour sa distillerie. Bernard Hayot se montre intéressé, moins pour l’usine que pour la préservation de son histoire. Puis les événements se conjuguent : en 1981, Jack Lang amorce le virage de la patrimonialisation. Cinq ans plus tard, la loi Pons ouvre des compensations fiscales aux investisseurs en outre-mer, tandis qu’Air France perd son monopole sur les Antilles : les prix chutent, pour le plus grand bonheur des touristes métropolitains. En 2004 enfin, la loi Aillagon réveille l’âme philanthropique française. Une fois ces conditions posées, la dynamique est enclenchée. La marque Clément est ainsi relancée par le biais du patrimoine : classement au titre des monuments historiques de l’habitation Clément en 1996, achat en 2002 puis restauration à partir de 2009 de la maison Pécoul (Basse-Pointe), ancienne sucrerie traditionnelle du XVIII e siècle. En 2013, l’ambition des grandes expositions…
com.dsi.gazette.Article : 18021
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