65 728 €, et donc résultat conforme aux attentes, pour cette paire de pistolets à silex de récompense de la célèbre manufacture versaillaise de Nicolas Boutet. Bonaparte Premier consul, Napoléon empereur ensuite : deux titres, une même attention à savoir honorer les fidèles parmi les fidèles. Le général Michel Duroc (1772-1813) est de ceux-là, ainsi que l’article de la Gazette no 10 du 15 mars (page 66) le rappelait. C’est dès les campagnes d’Italie qu’il rejoint le jeune Corse, pour mener ensuite une brillante carrière, tant diplomatique que militaire. Son décès le 23 mai 1813 en Silésie, consécutif aux blessures reçues la veille sur le champ de bataille, sera une perte cruelle pour l’Empereur. La dédicace gravée sur les pans apprenait qu’il avait reçu ces prestigieux pistolets alors qu’il était encore premier aide de camp, c’est-à-dire son parcours étant parfaitement retracé entre le 17 octobre 1799 et le 14 mars 1800 : il devint chef de brigade à cette date, avant de recevoir le titre de général de brigade l’année suivante. D’autres souvenirs se rapportaient à cette noble figure, et le musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau faisait usage de son droit de préemption pour acquérir le diplôme de chevalier de l’ordre de l’Aigle d’or de Wurtemberg, qui lui fut décerné le 21 décembre 1807. Diplôme et statuts sont présentés reliés en un seul volume, recouvert de velours jaune et supportant, grâce à un cordon de soie, la boîte du sceau royal en ébène et nacre. Un petit morceau d’histoire qui rejoint une riche collection pour 8 595 €. C’était ensuite au Musée savoisien de Chambéry d’emporter deux lots. Il s’agissait tout d’abord d’une épée, réalisée en 1830 sur le modèle de celles des pairs de France, dont la particularité est d’avoir été exécutée pour Joseph Marie de Gerbaix (1780-1861), comte de Sonnaz, membre de la Compagnie des chevaliers tireurs de Chambéry. L’existence de ces compagnons remonte au XIIe siècle : il s’agissait de bourgeois s’adonnant au jeu d’armes par plaisir puis, s’il en était besoin, pour défendre leur ville. Cette arme de prestige elle aussi, en laiton ciselé et doré, était emportée à 2 780 €. Une huile sur toile de «E. Charpentier» vraisemblablement Eugène Charpentier (1811-1890) dépeignant Le Passage du Grand-Saint-Bernard par l’armée de Bonaparte, halte devant l’hospice le 20 mai 1800, venait à son tour enrichir les collections savoyardes pour 4 803 €.