Les pans supérieurs de cette paire de pistolets à silex portent la dédicace : “Donné par le 1er Consul Bonaparte au Cen Duroc 1er Aide de Camp”. Elle figure parmi les souvenirs de cet aristocrate qui s’est rallié à Napoléon Bonaparte dès les campagnes d’Italie, où il se distingua. Il participe aussi à l’expédition en Égypte. Apprécié par le Premier consul pour ses aptitudes diplomatiques, Michel Duroc entame, après le 8 brumaire, des négociations avec des cours étrangères. Sa carrière dans l’administration impériale sera aussi brillante que celle dans l’armée. Sa mort à la bataille de Bautzen (Saxe) affecta beaucoup l’Empereur et fut considérée, par Las Cases en particulier, comme l’une des pires fatalités de l’Empire. La manufacture de Versailles a su traverser les affres de la Révolution. Sous la direction de Nicolas Boutet (1761-1833), elle produit des armes de récompense et d’honneur, aussi bien blanches qu’à feu. Arquebusier réputé à travers toute l’Europe, Boutet fournit des modèles de grande qualité, non seulement technique mais également artistique. En témoigne cette paire de pistolets parmi ces souvenirs, où l’on remarque aussi une paire de miniatures de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) représentant Michel Duroc en tenue d’officier supérieur, probablement de général. Elle est estimée 2 500/3 000 €, tout comme le diplôme de nomination de grand maréchal du Palais sur parchemin, remis à Saint-Cloud le 21 du mois de messidor de l’an XII (10 juillet 1804), signé de Napoléon, du secrétaire d’État Hugues Maret et de Cambacérès, l’archichancelier de l’Empire.