Un collectionneur exigeant avait réuni plus de deux cents pièces évoquant rois et empereurs ; on dispersait ici ses armes, drapeaux, vêtements, accessoires et même jeux de société…
On pouvait parier sur la facette ludique de cet ensemble : le domino historique des rois de France (voir l'article Royale collection de la Gazette n° 35, page 109) fabriqué à l’époque Napoléon III, composé de 84 pièces en ivoire et ébène, se laissait saisir à 5 612 €, à partir d’une estimation haute de 800 € ; sur chaque jeton rectangulaire (l. 4,5 cm) est figuré un portrait polychrome d’un souverain français, avec une inscription indiquant ses dates et autres faits glorieux. Pour le même tarif, on pouvait également acquérir la réplique d’un estoc, avec lame symétrique à arrête médiane proéminente, dont l’élégante monture en acier porte un décor de lambrequins en fil d’argent incisé selon la méthode du « tausia ». L’écusson central révèle des armoiries plus symboliques que véritablement héraldiques : l’ensemble évoque ainsi un beau travail d’orfèvrerie dans le goût des recherches de Viollet-le-Duc. Cependant, c’est la paire de pistolets de tir à percussion dits «de fabrication bourgeoise», et de grandes dimensions (soit 38 cm de long, dont 27,5 de canon), qui a pris la première place dans ce palmarès, avec 6 832 €. Affichant un calibre 12 mm rayé et un canon cylindrique à décor de baguettes en relief se terminant aux extrémités par des sculptures de roses en saillie, ils arborent aussi une riche monture Renaissance en ébène massif sculpté, attestant de leur période de réalisation, le second Empire.