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Dina Vierny, le hasard heureux

Publié le , par Alain Jaubert

Une exposition à l’aéroport de roissy évoque la vie de Dina Vierny, modèle d’Aristide Maillol, mais aussi galeriste et collectionneuse d’art moderne, qui créa à Paris la fondation-musée portant leurs noms.

Dina Vierny avec Aristide Maillol à Banyuls-sur-Mer, 1943. Dina Vierny, le hasard heureux
Dina Vierny avec Aristide Maillol à Banyuls-sur-Mer, 1943.
© Galerie Louis Carré 
Une adolescente brune et potelée est assise dans l’herbe. Studieuse, concentrée, elle est penchée sur un devoir de chimie. À quelques mètres, un vieillard maigre, visage creusé, abondante barbe blanche, la regarde attentivement et croque son profil sur la page d’un grand carnet à dessins. Voilà une image, une parmi tant d’autres… L’homme âgé est le sculpteur et peintre Aristide Maillol (1861-1944), la jeune fille qui pose, Dina Aïbinder (1919-2009), qui deviendra Dina Vierny. Elle est née à Kichineff  aujourd’hui Chisinau  en Moldavie, dans une famille juive. Jacques, le père, est pianiste, une tante est cantatrice, tandis que des oncles aisés seront ruinés par la révolution bolchevique. En 1925, Jacques s’exile, passe par Varsovie et Berlin puis s’arrête à Paris, où il fait venir les siens. Dina a six ans. La famille loge dans un appartement rue Monge. L’enfant, qui a vite assimilé le français, est une écolière brillante. Dans la société cosmopolite que réunit régulièrement Jacques Aïbinder, outre ses amis de l’émigration russe et quelques écrivains français comme Saint-Exupéry, se trouvent des musiciens, des artistes, des architectes. Jean-Claude Dondel, l’un de ceux qui ont construit le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, annonce un jour à Maillol avoir rencontré une jeune personne ressemblant à ses sculptures. Aristide écrit à Dina : «Mademoiselle, on me dit que vous ressemblez à un Maillol et à un Renoir. Je me contenterai d’un Renoir.» Dondel conseille à la jeune fille d’aller à Marly, où,…
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