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Des attelages à haut pouvoir symbolique

Publié le , par Sophie Reyssat

La grande écurie du château de Versailles, ouvre de nouveau au public sa galerie des carrosses, concentrée sur le XIXe siècle, les trésors de l’ancien régime ayant disparu.

Vue générale de la galerie des carrosses. Des attelages à haut pouvoir symbolique
Vue générale de la galerie des carrosses.
© Thomas Garnier
Peu d’œuvres d’art, et encore moins de souvenirs historiques, peuvent se targuer de faire l’unanimité, de 7 à 77 ans… C’est pourtant le cas des carrosses, entrant dans ces deux catégories à la fois. Louis-Philippe en était bien conscient, qui leur consacra une galerie en 1837, au moment de la transformation du château de Versailles en musée «à toutes les gloires de la France». Fermée depuis 2007, elle vient d’être rénovée grâce au mécénat de la Fondation d’entreprise Michelin, et a ouvert ses portes en accès gratuit depuis le 10 mai, pour le plus grand bonheur du public. La galerie des carrosses occupe la grande écurie, bâtie face au château par Jules Hardouin-Mansart entre 1679 et 1682, en symétrie de son édifice jumeau, la petite écurie. L’architecte se doublant d’un urbaniste, chaque ensemble avait pour but de clôturer harmonieusement l’esplanade en patte d’oie de la place d’armes. Bien que fonctionnels, les espaces ne manquent pas de majesté. Au centre de leur façade en arc de cercle, le pavillon du manège présente ainsi un remarquable décor sculpté, trois chevaux bondissant au-dessus du portail, entre des trophées de joutes, tandis que des Renommées soufflent dans leurs trompettes depuis le fronton. Ces ornements rappellent que des jeux équestres avaient lieu dans la grande cour, à l’image des carrousels de 1685 et 1686. L’exposition «Fêtes et divertissements à la cour», bientôt présentée au château du 29 novembre 2016 au 26 mars 2017, évoquera d’ailleurs leur souvenir. Surnommé «Monsieur le Grand», le grand écuyer contribuait lui aussi au faste des écuries, la réputation de sa table ouverte faisant de son agréable appartement de quelque soixante-dix pièces l’un des lieux les plus fréquentés par la cour. Plus officiellement, il incombait à cet important personnage de veiller à l’élite des chevaux royaux et de diriger l’école des pages. Près de mille personnes s’activaient ainsi dans les écuries, pour en faire la vitrine de la France. Participant au prestige de Louis XIV,…
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