Trio gagnant : César, Arman et Lalanne

On attendait la tôle soudée de Philippe Hiquilly, une African Queen ou Black Goddess (voir l'article Les pépites de la collection Talabardon et Gautier de la Gazette n° 11, page 66), mais c’est une poule qui la remplaçait… Attention, pas n’importe laquelle ! Celle-ci a été conçue en ferraille par son créateur, César, en 1987 avant d’être éditée en bronze l’année suivante. L’ancien élève des beaux-arts de Marseille puis de ceux de Paris n’a pas adopté les matériaux de récupération par choix : c’est par manque d’argent qu’il commence à s’y intéresser, avant de saisir tout l’intérêt plastique à leur donner une seconde vie… À tel point que le fer deviendra sa marque de fabrique. Les hôtes du poulailler ont déjà inspiré l’artiste, nous étions alors à la fin des années 1950. Mais le gallinacée effectue un retour en force dans les années 1980 et devient même récurrent. Le sculpteur chausse alors ses volailles sportives, auxquelles il donne de doux prénoms (Anna, Claire, Julie, Odile…), de patins à roulettes, accentuant un peu plus encore leur allure curieuse. Celle-ci, Bicou de Pino de son petit nom, parcourait fièrement et sans s’arrêter, à 143 000 €, le red carpet de l’Hôtel Drouot. Dans le domaine des sculptures, on notait ensuite les 58 500 € allant à Apollo, the Offering (h. 222 cm) d’Arman (1928-2005), pour rester dans la bande des nouveaux réalistes de Nice – rejointe par César dans les années 1950. Il s’agit d’une interprétation à partir de la copie d’un Apollon antique, découpée en tranches et réassemblée. La pièce est fondue là aussi chez Bocquel, éditée en trois exemplaires (ici le 2/2), et appartient à la série des «Gods and Goddesses». Suivaient les 54 600 € d’une épreuve en bronze à patine vert antique de L’Oiseau bleu (h. 18 cm) de François-Xavier Lalanne (1927-2008), dont le modèle fut dessiné en 1979. L’œuvre a été éditée par Artcurial à 250 exemplaires, la sphère et le piédouche étant amovibles.