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Les Césars d’un costumier, Christian Gasc

Publié le , par Claire Papon
Vente le 24 février 2023 - 14:15 (CET) - Salle 9 - Hôtel Drouot - 75009

Quatre Césars décernés au costumier Christian Gasc prennent le chemin des enchères le 24 février, jour de la 48e cérémonie de remise des fameux trophées.

César Baldaccini (1921-1998), quatre Césars des meilleurs costumes, bronzes polis,... Les Césars d’un costumier, Christian Gasc
César Baldaccini (1921-1998), quatre Césars des meilleurs costumes, bronzes polis, fonte Bocquel, 30 7,5 7,5 cm.
Estimation : 5 000/10 000 € (chaque)

© SBJ / Adagp, Paris 2023

Le costume doit participer de la mise en scène, être un élément aussi important que la lumière. Il s’empare de l’action et donne une force à l’acteur. [Il] doit avoir de l’ampleur, jusque dans son effacement…», expliquait Christian Gasc, récipiendaire de quatre Césars et un Molière, qui s’est éteint le 11 janvier 2022, à l’âge de 76 ans. En 1995, il reçoit son premier trophée pour Madame Butterfly, une adaptation de l’opéra de Puccini par Frédéric Mitterrand. En 1997 et 1998, les costumes de Ridicule de Patrice Leconte, situé à la cour de Versailles, et du film de cape et d’épée de Philippe de Broca Le Bossu lui valent d’être à nouveau distingué. Un quatrième César lui est décerné en 2013 pour Les Adieux à la reine –drame historique autour du personnage de Marie-Antoinette – de Benoît Jacquot. Né à Dunes, dans le Tarn-et-Garonne, de père mécanicien, il n’est en rien prédestiné à cette carrière… À l’exception des séances de cinéma hebdomadaires qu’il partage avec sa mère couturière. C’est l’éblouissement. «De retour chez moi, je dessinais ce que j’avais vu sur l’écran.» Arrivé à Paris à l’adolescence avec des rêves plein la tête,
il est dessinateur industriel le jour, cinéphile le soir. C’est par hasard qu’il commence dans le septième art 
: son amie Liliane de Kermadec le propulse costumier en 1975 sur son film Aloïse. Les choses vont ensuite très vite et il enchaîne les collaborations avec les plus grands, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jeanne Moreau, Claire Denis, André Téchiné… Sans oublier, Benoît Jacquot, avec lequel il travaille à plusieurs reprises pour le cinéma mais aussi l’opéra. Tout aussi prolifique au théâtre, il signe une cinquantaine de collaborations.
Une réponse aux Oscars
Curieux, amateurs de sculptures de César, cinéphiles, professionnels du cinéma, célèbres ou anonymes… le public devrait être au rendez-vous pour tenter de décrocher ces quatre compressions, pièces emblématiques de l’artiste marseillais. Tout commence en 1975 quand Georges Cravenne, journaliste et producteur, veut célébrer le cinéma français, à la manière des Oscars américains. Il crée l’Académie des arts et techniques du cinéma, qui récompense les meilleurs professionnels dans différentes catégories. Cravenne sollicite son ami César pour concevoir l’objet. Si le travail du sculpteur commence à être reconnu grâce aux compressions qui deviendront sa signature, c’est une statuette très ressemblante à celle décernée aux Oscars qu’il élabore pour la première édition de la cérémonie, en 1976. La silhouette de personnage enroulée dans une bobine de film ne rencontre qu’un succès mitigé et cède la place, dès l’année suivante, au lingot doré et poli que l’on connaît. Haut de 30 cm, d’un poids de 3,7 kg environ, il laisse deviner des éléments d’ameublement, pampilles, rubans, enroulements de feuilles… Vingt-cinq exemplaires sont tirés chaque année par la fonderie Bocquel en Normandie, et gravés de l’intitulé des différentes catégories. C’est en 1985 que celle des meilleurs costumes est créée par l’académie des Césars. Homme discret, le visage traversé continuellement d’un sourire sous une abondante crinière blanche, Christian Gasc était devenu lui-même un personnage.

vendredi 24 février 2023 - 14:15 (CET) - Live
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