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La femme, totem de Philippe Hiquily

Publié le , par Claire Papon et Sophie Reyssat
Vente le 21 mars 2023 - 14:00 (CET) - Salle 14-15 - Hôtel Drouot - 75009

Sa déesse de 1953 au port de reine, associant son travail du métal et son intérêt pour les arts premiers, est un jalon dans sa carrière.

Philippe Hiquily (1925-2013), African Queen (The Black Goddess), 1953, tôle soudée... La femme, totem de Philippe Hiquily
Philippe Hiquily (1925-2013), African Queen (The Black Goddess), 1953, tôle soudée autogène et repoussée, bleuie au chalumeau et huilée, pièce unique, 176 53 60 cm.
Estimation : 100 000/150 000 

La sculpture tiendra le haut du pavé dans cette dispersion d’art du XXe siècle. Elle conviera ses plus célèbres représentants, de Fernandez Arman et son Apollon déstructuré, à Chana Orloff et ses portraits de célébrités, en passant par César et Bicou de Pino, fondue dans le bronze par Bocquel en 1987 (80 000/100 000 €). L’artiste, qui a commencé à créer des poules en ferraille dès les années 1950, s’est naturellement lié d’amitié avec Philippe Hiquily, rencontré aux Beaux-Arts de Paris, et qui a fait de la tôle de fer son matériau de prédilection. L’année de sa sortie de l’école, en 1953, prix de sculpture en poche grâce à son Neptune, ce dernier adopte une technique de soudure d’origine probablement orientale, connue dans la Grèce antique sous le nom de sphyrelaton – de sphyra, marteau. Elle consiste à travailler le métal au repoussé et à fusionner les bords des plaques sans aucun autre apport métallique, d’où l’appellation de soudure autogène. Datant de cette même époque, son African Queen en constitue un beau témoignage, de même qu’elle illustre l’intérêt d’Iquily pour les arts premiers, dont il admirait les œuvres au musée de l’Homme. Telles les figures d’ancêtres parées de scarifications, sa déesse a été honorée, saluée par la critique lors de sa présentation à la galerie Palmes, à Paris, en 1955, puis à New York, en 1959. La statuaire asiatique a quant à elle inspiré Aristide Maillol à la fin de sa vie pour le visage d’Harmonie, auquel il a donné une expression de bienheureuse plénitude. Cette tête de bronze, fondue en 1965 par Valsuani d’après un modèle créé entre 1940 et 1944, est celui de Dina Vierny (15 000/20 000 €). Le sculpteur projetait son portrait en pied, empruntant à l’Antiquité sa séduisante posture en «S», mais son travail fut interrompu par l’arrestation de sa muse, soupçonnée d’aider des fugitifs à passer la frontière espagnole.

mardi 21 mars 2023 - 14:00 (CET) - Live
Salle 14-15 - Hôtel Drouot - 75009
Giquello & Associés
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